L’église de Sant Andreu de Clarà
Située sur une colline dans les contreforts de la chaîne montagneuse qui sépare le Cardener et le Segre, l’église de Sant Andreu de Clarà est originaire de l’époque médiévale, mais son aspect actuel est le résultat des rénovations qui y ont été réalisées au XVIIIe siècle. À cette époque, la nef d’origine, recouverte d’une voûte en berceau brisé, était longée par des chapelles latérales et était probablement allongée vers l’ouest, là où fut construit le chœur.
Ces rénovations permirent d’équiper l’église de nouveaux autels et de revitaliser le culte. De chaque côté de l’abside furent installés les autels de saint François, côté de l’épître, et du Sacré-Cœur, côté de l’évangile, tous deux accompagnés de retables du XIXe siècle d’architecture néoclassique, leur polychromé imitant des marbres et jaspes colorés. Dans la chapelle latérale côté sud se trouve aussi Notre-Dame des Douleurs, dont la jolie partie frontale de l’autel est ornée de tuiles polychromes.
Le retable majeur (dédié à saint André)
Ce retable, élaboré au milieu du XVIIe siècle et magnifiquement doré et polychromé, fut laissé au maître-autel du temple. Il est structuré selon l’architecture catalane classique habituelle pour les retables de la fin du XVIe siècle, revêtu d’un répertoire ornemental varié. Il comporte deux corps (étage principal et étage supérieur) qui s’élèvent sur un piédestal montrant sur les portes les images en relief de saint Pierre et saint Paul. Au centre, au sommet des marches de l’autel, se trouve le tabernacle, sur lequel nous voyons la figure du patron, saint André. Aussi bien cette sculpture que celles de saint Joseph et saint Isidre sont du XXe siècle, alors que les deux qui occupent les niches latérales supérieures sont du XVIIe siècle, mais proviennent sûrement d’un autre retable et substituent celles d’origine, aujourd’hui perdues. Seule la sculpture de saint Jacques semble avoir survécu parmi celles de la collection originale, tout comme les deux reliefs de la prédelle, qui illustrent l’histoire de l’appel aux apôtres Pierre et André et une représentation pleine de charme d’un miracle de saint Jacques que nous ne savons pas déchiffrer.