Église de Saint Ponç de Prades de la Molsosa
L’église de Saint Ponce est située au nord-est de la localité et est suffragante de celle de Santa Maria de la Molsosa. La curieuse structure bipartite de son intérieur nous indique que l’aspect actuel est le fruit d’une extension du temple d’origine, probablement au XVIIe siècle, quand y fut annexée la nef du côté nord, qui communique avec l’église romane par deux grandes arcades.
Les trois retables baroques (dédiés aux saints Abdon et Sennen, à saint Ponce et à la Vierge du Rosaire).
Les trois retables qui y sont conservés datent aussi du XVIIe siècle. Sur le mur côté est, nous trouvons le retable du patron de l’église, saint Ponce, et celui de la Vierge du Rosaire, dévotion très populaire dès la fin du XVIe siècle. Côté sud, se trouve celui des saints Abdon et Sennen, patrons des paysans. Cette dévotion était particulièrement répandue dans les zones rurales, même si elle tendit à être substituée par la dévotion à saint Isidre, canonisé au début du XVIIe siècle.
Il s’agit de trois exemplaires intéressants d’une typologie de retables adaptée aux possibilités des communautés et des temples les plus humbles, mais présentant des valeurs intéressantes, en particulier celui des saints Abdon et Sennen, princes perses et martyrs. La taille de l’ouvrage, les sculptures en bas-reliefs et les hauts-reliefs historiques de la prédelle, où sont représentés trois épisodes de leur hagiographie – en particulier la scène de l’enterrement des martyrs chrétiens par les deux saints – reflètent la main habile d’un sculpteur ayant su réaliser un ensemble d’une composition remarquable. Pour ce qui est des deux autres, les valeurs les plus évidentes sont liées à la conception architecturale soignée et à la variété thématique qu’ils proposent entre figures et peintures, particulièrement claire pour le retable du Rosaire, et qui réussit à déployer les quinze mystères qui articulaient la prière des frères. Il est bon de mentionner que la conception de l’iconographie des toiles des quinze mystères fait appel à un mécanisme de travail largement répandu et consolidé dans la Principauté, qui consiste à utiliser des estampes de traduction, une méthode qui permit à des peintres locaux de transporter les nouveautés de l’art européen à des endroits comme la Molsosa. Malheureusement, les trois retables restent encore dans l’anonymat.
